Writing, Flying and Huevos Revueltos

December 08, 2005

Luiza, mon arrière grande-mère


Luiza Josephina da Cunha

Luiza Josephina da Cunha et famille.

Ma grand-mère maternelle, Milota, est la petite fille derrière son père, Antônio Rodrigues. Elle avait 4 ans dans la photo et était jumelle avec l’autre petite du coté gauche, Marieta. Mais, elle était plus mince que l'autre, un peu malade, un regard triste. Toutes les deux se sont mariées avec des cousins et en plus, des frères!

Elle, ma grande mère, s'appelait Claudemira Anivalda da Cunha, mais tout le monde l'appelait Milota. Et elle avait mes jambes croches, mes genoux en X. Ou plutôt, c'est moi qui a ses genoux!

Leur mère, mon arrière grande-mère Luiza, avait 35 ans lorsque mon arrière-grand père Antônio est décédé. Ils ont eu 8 enfants. Lui et la petite Donana -avec un parapluie- , seraient décédés de la grippe espagnole un peu après cette photo.

Le bébé, à côté de sa mère, est l'oncle "Zeca". Lorsque j’étais petite, il était le seul vivant des oncles maternels de ma mère. Je me souviens de sa silhouette immense, élancée, dégingandée et rouge (tellement blanc, qu’il était rouge tout le temps), avec son grand chapeau marchant sur les champs de canne à sucre. Il avait une charrette avec un cheval et je crois qu’il a été l’une des dernières personnes à encore utiliser ce moyen de transport.
Après son décès, c’est sa femme, Ignês, qui a hérité de la charrette, du cheval et de ses terres. Il n’a pas eu d’enfants et sa femme était beaucoup plus jeune que lui, mais elle n’a pas survécue longtemps après.
Il m’a toujours fait penser à l’un de mes frères qu'avait le même air coquin. Il se rassemblait à Max Von Sydow dans Pelle le conquérant. Et même dans Le Septième Sceau. J’ai toujours regardé ce filme, depuis mon adolescente, en pensant à lui. Il avait un coté timide que même un enfant comme moi pouvais percevoir. Je pense qu’une grande partie de ses rougeurs venaient de cette timidité.
La photo est de 1898. Je ne me souviens pas de la date du décès de l'oncle Zeca, mais j’étais encore enfant. À sa mort, il devrait avoir 80 ans environ, mais pour divers raisons, je ne l’ai jamais oublié. Je l’aimais, peut-être à cause de ce coté enfantin de qui ne sait pas où mettre ses mains et qui regarde par terre sans avoir le courage de regarder dans les yeux du monde, parce qu’il a tellement d’émotion dans ses propres yeux que ne sait pas quoi faire pour la cacher, ni s’exposer, ni rester à merci des autres qui seront face à face avec tout cet amour caché dans le cœur. Et il, pour se protéger, cachait des sourires timides comme s’il était resté un ‘tit gars sans personne pour prendre soin.
Je pense que je l’aimais surtout parce que je le voyais comme un autre enfant, comme l’un des nôtres. Je crois que, à notre présence, il avait vraiment l’envie de se débarrasser de ses outils et aller courir avec nous dans les champs de canne à sucre.

Umbelina Josephina da Cunha


La mère de mon arrière grand-père Elóy, la belle Umbelina Josephina da Cunha, était aussi la mère de mon arrière grande-mère Luiza, de la photo en haut. La fille de Luiza s'est mariée avec le fils de Elóy.

Umbelina était tellement belle, tellement fragile, e pourtant elle avait presque 100 ans dans cette photo! Très forte, la belle Umbelina! La photo est de décembre 1898. Elle l’a dédiée à son fils, mon grand-père, dans une calligraphie ornementée que remplissait de beauté les mots d’estime et respect: « À mon fils aimé, je dédie cette photo en signe d’amour et affection. »

Je me souviens que nous avons appris avec eux, les anciens, des belles formules de correspondance, en lisant les nombreuses lettres, surtout celles de ma grand-mère Milota, la petite fille de 4 ans de la photo en haut.
Les lettres de Milota commençaient dans des termes qui se rassemblaient à… « En espérant que celle-ci (la lettre) vous trouve en bonne santé et harmonie… »
Et se terminaient généralement par… « Je vous souhait à vous mon aimé (aimée, adorée, etc.), et à votre famille, tous les bonheurs, en attendant de vous nouvelles. Avec mon respect, de votre …. ».

Mon grand-père, surtout, avait des beaux mots remplis de tendresse, surtout pour sa femme, e surtout à la naissance d’un nouvel enfant. Il la trouvait fragile et il l’aimait beaucoup, et il ne pouvait pas vivre sans elle. " Milota doit accoucher ces jours-ci... elle est tellement fragile, j'ai peur... "
"Un très beau enfant est né aujpurd'hui, jour de saint.... Milota se porte bien, grâces à Dieu."
Il racontait que depuis d'avoir vu les chevilles de son aimée par accident, il a décidé tout de suite qu’elle serait sa femme puisque c’étaient les chevilles les plus fines et délicats qu’il avait déjà vues. Selon lui, des chevilles fines étaient signe d’un bon caractère. E il l’a demandé en mariage! Ils étaient cousins, d’ailleurs, comme la plupart des couples dans la famille.

La belle Umbelina s'est aussi mariée à l’un de ses cousins. Ses enfants aussi se sont mariés, la plupart, avec des cousins. Alors, la famille est restée avec les noms « da Cunha », « de Oliveira », « Rodrigues », « de Mello », « de Paula ».
Mais, ils se sont toujours considérés les « de Oliveira ».