Writing, Flying and Huevos Revueltos

September 23, 2005

Tableau de famille

Ils se sont tous mariés entre cousins. Dona Ignácia Cassiana da Cunha, la femme dans la photo, avait les mêmes traits de Luiza, mon arrière grand-mère et de Milota, ma grand-mère qui avait les traits de ma tante Alcira e celui de ma mère, Ivete. Milota déjà bien âgée était exactement comme Umbelina, sa grand-mère!

Dévidement encadrée dans du bois finement sculpté, la photo a été placé dans le salon à diner de la maison, maison que n’existe plus, que a été détruite, obligeant tous ses fantômes à fuir les murs pour s’en aller vers un autre endroit où je ne peux plus accéder à leurs souvenirs. Ils sont irrémédiablement perdus!

Enfant, j'ai appris que le couple de la photo et les autres images dans le salon faisaient partie de moi-même. Mais étaient si distants, et imposantes par le seul respect que chaque membre de la famille leur dédiait en pénétrant dans l’enceinte, que le fait d’y être seule avec eux était comme être entouré de spectres. Ainsi, je les adressais un respect téméraire.

Cette grande photo, je la garde jalousement avec moi à Montréal. Le tableau commandé en 1900 par mon arrière grand-père a été réalisé à partir de trois photos de 1860. Dans le verso, plusiers inscriptions en dessous de "Photo du Colonel Antônio Carlos de Oliveira", informaient les dates des changements de proprietaire. Le tableau m’a été offert en 2004, mais je n’ai pas remarqué tout suite qu'il avait changé de propriétaire de 20 en 20 ans exactement!


Obs. : Le terme Colonel était plutôt un terme honorifique au Brésil Imperial, suivant la logique féodale européenne; donné aux seigneurs des moulins et propriétaires qui commandaient avec main de fer, ayant une certaine quantité d’hommes fidèles à leur service. Il est néanmoins faux de croire qu’ils étaient des hommes rudes ou violents, mais c’était malhereusement une société entièrement patriarcale et paternaliste.

Album photos

Je travail présentement dans la conception d’un site où je laisserai à disposition des personnes intéressées par mémoire/images, quelques photos de l’un des sept albums de mon arrière grand père maternel. Il a laissé une collection de photographies datant des débuts de cet art au Brésil et couvrant une période de plus de cent ans. Ce sont de registres photographiques pris entre 1840 et un peu plus loin que 1940, ce que fourni farte archive visuel de l’époque. Ces photos s’insèrent dans un ensemble de productions picturales du XIX siècle, que fait surface à partir de 1860 avec l’installation d’un grand nombre d’ateliers photographiques en plusieurs villes. Pour récapituler un peu de l’histoire, nous savons qu’en 1839 le daguerréotype est reconnu comme le premier registre photographique, en un seul exemplaire, arrivant au Brésil en 1840, à peine quelques mois après sa diffusion en Europe. La photographie arrive alors au Brésil simultanément à son lancement en France.